Oies sauvages
Bernaches sur le littoral
Toujours un plaisir de les apercevoir
Tout est muet, l’oiseau ne jette plus ses cris.
La morne plaine est blanche au loin sous le ciel gris.
Seuls, les grands corbeaux noirs, qui vont cherchant leurs proies,
Fouillent du bec la neige et tachent sa pâleur.
Voilà qu’à l’horizon s’élève une clameur ;
Elle approche, elle vient, c’est la tribu des oies.
Ainsi qu’un trait lancé, toutes, le cou tendu,
Allant toujours plus vite, en leur vol éperdu,
Passent, fouettant le vent de leur aile sifflante.
Le guide qui conduit ces pèlerins des airs
Delà les océans, les bois et les déserts,
Comme pour exciter leur allure trop lente,
De moment en moment jette son cri perçant.
Comme un double ruban la caravane ondoie,
Bruit étrangement, et par le ciel déploie
Son grand triangle ailé qui va s’élargissant.
Mais leurs frères captifs répandus dans la plaine,
Engourdis par le froid, cheminent gravement.
Un enfant en haillons en sifflant les promène,
Comme de lourds vaisseaux balancés lentement.
Ils entendent le cri de la tribu qui passe,
Ils érigent leur tête ; et regardant s’enfuir
Les libres voyageurs au travers de l’espace,
Les captifs tout à coup se lèvent pour partir.
Ils agitent en vain leurs ailes impuissantes,
Et, dressés sur leurs pieds, sentent confusément,
A cet appel errant se lever grandissantes
La liberté première au fond du cœur dormant,
La fièvre de l’espace et des tièdes rivages.
Dans les champs pleins de neige ils courent effarés,
Et jetant par le ciel des cris désespérés
Ils répondent longtemps à leurs frères sauvages.
Un texte en très belle osmose avec tes photos , j'aime ces oiseaux !
RépondreSupprimerBises
"Par dessus l'étang
RépondreSupprimerSoudain j'ai vu
Passer les oies sauvages
Elles s'en allaient
Vers le midi
La Méditerranée..."
Sauf que là elles n'ont pas besoin d'aller plus loi, elles sont bien à brouter. Avez vous repéré celles qui faisait le guet ?
(Tant pis pour les fôtes d'orthographe, je rame trop avec mon ordi trop lent présentement)
SupprimerBonjour Daniel, toujours un plaisir de voir les oies sauvages ! je pensais comme Lucie à la chanson de Michel Delpech mais j'avoue que ce texte du grand Guy De Maupassant est tout aussi parlant et quelle verve : "Mais leurs frères captifs répandus dans la plaine,
RépondreSupprimerEngourdis par le froid, cheminent gravement" . Un délice !
Coucou Daniel !
RépondreSupprimerJ'en ai vu au parc du Puy du Fou et dans celui de Yellowstone et peut aussi dans un parc aux oiseaux dans le Marais Poitevin. De couleur, moins communes que les oies blanches.
Bonne fin de journée et bises !
J'ai oublié : j'ai bien aimé le poème de Maupassant.
RépondreSupprimerLes oiseaux sauvages font penser aux voyages, j'aime les observer et lire les poèmes qui s'y rapportent comme celui-ci.
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