Le temps des crocus.
L’immaculé manteau vient de fondre au soleil
Et la faible chaleur bouscule la nature.
La terre embrasse alors sa nouvelle aventure,
Timidement les fleurs sortent de leur sommeil.
Sous les rais enchanteurs, le tableau sans pareil
D’une exquise corbeille au bord de la clôture
S’offre à mes yeux ravis. Une belle peinture
De violets claquants, chantonne cet éveil.
Alors de-ci de-là c’est toute la pelouse
Qui se teint d’or et feu, faste robe andalouse
Au chant de flamenco qui libère son nard.
C’est le temps des crocus à la gorge élégante
Aux stigmates chargés, la promesse fringante
D’échapper à l’hiver et son froid si traînard.
C’est l’écho du printemps triomphant, goguenard.
Pierre MICHEL